Qui était Saint Laurent ?

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Saint Laurent était un diacre qui mourut en martyr en 253, brûlé sur un grill, sur l’ordre de l’empereur, pour lui avoir refusé de lui céder les maigres biens ecclésiastiques dont il avait la charge.

Mais avant de mourir, il fit jaillir une source d’eau vive qui, au contact de ses brûlures, les fit disparaître. Il est depuis lors reconnu et prié pour guérir les maladies de la peau.

A partir de ce moment-là, un véritable culte, partit de Rome, gagna nos provinces dès le 11ème siècle et les pèlerins venaient en masse et parfois de très loin pour implorer le Saint guérisseur. Fêté en août, le 10, les dévots venaient se recueillir et faire le tour de l’érable planté entre le platane et l’entrée des communs du château de Trazegnies.

Cet érable était sacré arbre fétiche par le folklore local, il était en grande vénération, on l’avait surnommé «L’Arbre de St Laurent».

Dans la foi superstitieuse, l'érable devait guérir certaines maladies inflammatoires de la peau, comme les pustules, le zona ou l’impétigo,...

L’ardeur des pèlerins était telle que leur passage laissait l’arbre complètement dépouillé. La coutume voulait qu’ «On effectuait par trois fois le tour de l’arbre, cueillant une feuille chaque fois que l’on passait sous la vaste ramure, avant de puiser de l’eau du puits, laquelle avait, elle aussi, la réputation de guérir les maux de Saint Laurent».

Aujourd’hui, cet érable a disparu car il était malade et son branchage, devenu envahissant, risquait d’endommager la façade du corps de logis du château. Mais une chapelle datant de la première moitié du 13ème siècle est présente au Château de Trazegnies et est dédiée à Saint Laurent. Incendiée en 1554, seules les structures en moellons avaient résisté aux flammes. Aujourd’hui, elle a retrouvé son lustre d’antan.

Pendant la procession de St Laurent, la statue était portée par les épaules robustes des jeunes gens du village. St Laurent est souvent représenté, tenant d’une main un gril et de l’autre le livre des évangiles.

 

En ce qui concerne le culte à St Laurent, le château ayant été laissé à l’abandon par les héritiers du dernier marquis de Trazegnies (mort en 1826), les domestiques mirent un plateau pour recevoir les offrandes faites au Saint, à l’entrée de la chapelle et gravèrent un écriteau sur la pompe pour distribuer l’eau. Ces pratiques furent vigoureusement critiquées par le clergé local, à tel point qu’après la vente du château, vers 1891, la relique et la statue de Saint Laurent furent transférées au curé de Trazegnies. L'Évêque de Tournai décida que la chapelle devait être désaffectée et que le pèlerinage se ferait désormais en l’église paroissiale. Mais cette décision ne fit pas l’unanimité et, un petit comité se fit connaître pour lutter contre cette désaffectations des lieux saints. Il fit l’acquisition d’une autre statue de St Laurent, et obtint la permission, auprès du nouveau propriétaire, la Société Charbonnière de Mariemont Bascoup, de l’exposer dans la chapelle. Et ce comité obtint même la bénédiction de la nouvelle statue par l'Évêque de Namur, en dépit de l’obédience ecclésiastique de l'Évêque de Tournai. H.N.